Nouveau départ

Lorsque j'ai vu la date du dernier message laissé sur ce blog, j'ai été surprise. Février! Ce que le temps passe vite... c'est effrayant. Pire, lorsque le temps passe et que rien ne change. Les jours, les mois et les années s'écoulent mais nous ne changeons pas, nous stagnons. Même ville, mêmes occupations, même quotidien... Alors pour une fois, je suis pleinement heureuse. Je ne l'avais pas été depuis longtemps et je me rends brusquement compte à quel point j'ai changé depuis ces derniers mois.

Prise dans un engrenage défaitiste, j'avais abandonné ce blog qui ne reflétait finalement que ce que je n'aimais pas chez moi. Et j'étais convaincue de ne pas y revenir. Mais aujourd'hui je me sens bien. Mieux. Enfin, je parviens à accepter ce que je suis! Bref, je suis heureuse. A tel point que parfois j'en viens à croire que tout est trop beau pour être vrai et ce bonheur inattendu m'étouffe, m'effraie, comme s'il ne m'était pas destiné. C'est mon côté pessimiste qui ressort, évidemment, mais je pense que chaque personne habituée à vivre dans un monde d'angoisses ne peut tout simplement jamais se défaire d'une part de doute lorsqu'il avance dans la vie, quoi que celle-ci lui réserve. En même temps, cela peut permettre de garder en tête cette vérité déplaisante: dans ce monde, rien n'est jamais définitif.

J'attends avec un mélange d'espoir et de crainte mon affectation qui devrait tomber vendredi. Espoir, car c'est un monde nouveau qui m'attend et dans lequel j'ai hâte de faire mes premiers pas. Espoir, car je n'ai aucune idée de ce qui m'est réservé et l'inconnu me plait parfois autant qu'il me rebute d'autres fois. Je ne connais ni la région dans laquelle je suis envoyée et donc encore moins la ville précise où je vais débuter. Crainte, pour les mêmes raisons qui me font espérer! J'avoue que dans les départements qui m'étaient proposés j'ai certaines préférences; aussi mes espoirs dans ce domaine sont incertains, tant le choix était large. Et lorsque je vois que parmi les six académies souhaitées pour mon affectation c'est la dernière qui a été retenue, je suis en droit de craindre le pire quand à mes autres voeux! Mais après tout, qu'importe? La première déception passée, c'est l'excitation qui domine. Alors inconnu pour inconnu... c' est étrangement grisant de se dire qu'on va commencer une nouvelle vie, dans un ailleurs que jamais je n'avais envisagé.

Quand même, je me sens ballotée par des évènements que je ne dirige absolument pas et sur lesquels je n'ai aucun droit de regard. Bizarre de se dire qu'en fin de compte, quoi qu'on fasse et quoi qu'on espère, on n'est jamais véritablement maître de sa propre vie.